Le quotidien Le Progrès a vu le jour en 1859.
Le premier numéro sous le titre: « Le Progrès, journal de Lyon, politique quotidien » paraît le 12 décembre 1859 dans les ateliers de l’imprimerie Chanoine située dans les sous-sols de la maternité de l’hôpital de la Charité, là où se trouve aujourd’hui l’Hôtel des Postes de Lyon (18 place de la Charité).
Il a été créé par le Journal de Saône et Loire. Le premier numéro du journal de Jean-François Chanoine a été composé à la main et tiré à mille exemplaires. Il comprend quatre pages grand format tiré à plat et il est vendu 15 centimes.
« Un nouveau journal doit être un journal nouveau. Le Progrès se propose en premier lieu de donner à ses lecteurs un ensemble d’études exactes, de renseignements positifs (…), qui à Lyon et les départements voisins, en France et à l’étranger, méritent l’examen d’un esprit sérieux. » (Editorial du 12 décembre 1859)
Le Progrès se veut un journal opposé au régime impérial, mais le tirage ne dépassera jamais 5000 exemplaires du temps de son fondateur. Jean-François Chanoine a fondé « Le Progrès » avec Jean Beyssac, Béraud et Frédéric Morin qui sera le principal rédacteur du journal. Par la suite Jean-François Chanoine sera l’unique propriétaire du journal.
Le 30 novembre 1863 et 4 juin 1864 le journal, qui est classé comme journal d’opposition républicaine, est suspendu par la censure impériale.
Le 20 octobre 1864 Jean-François Chanoine décède et le journal sera exploité par Antoinette Galley, sa veuve.
A la mort de la veuve Chanoine, en 1880, le journal et l’imprimerie sont rachetés par un parisien, Léon Delaroche. Ce dernier investit sur les premières rotatives Marinoni et baisse le prix du numéro à cinq centimes. Grâce à des éditions géographiques et au développement de la « réclame », le tirage atteindra vers 1882 les 75.000 exemplaire et vers 1903 les 100.000 exemplaires par jour. Le journal a des positions politiques de tendance radicale.
En décembre 1890, Delaroche propose un Progrès illustré où la couleur fait son apparition en 1899. Cette édition sera publiée jusqu’en septembre 1905. Au moment de sa sortie c’est le premier journal avec des gravures diffusé à Lyon.
En 1896, le journal quitte la place de la Charité pour installer son siège dans un ancien théâtre, au 85 rue de la République (Rue Impériale à cette époque), dans un immeuble gardé par deux cariatides. Aujourd’hui, ce bâtiment est occupé par la Fnac « Lyon République ».
Le 11 novembre 1897, Léon Delaroche meurt, sa femme assure la succession jusqu’en 1903. Henri et Léon Delaroche, neveux de ces derniers, prennent ensuite la succession de l’affaire.
Alors qu’on parle très sérieusement à Lyon de la construction d’un « Hôtel des Postes », dont on aurait souhaité l’installation dans les locaux libérés de l’Hôtel-Dieu, les journaux de la ville vont être l’objet d’une campagne de presse assez tapageuse, qui va opposer en 1907 les partisans de la destruction, soutenus par Le Progrès, journal du pouvoir local, et ceux de la conservation, soutenus par Le Nouvelliste.
En 1910, Le Progrès tire à 200 000 exemplaires.